Le marché de l'immobilier de luxe montre des signes de reprise à l'approche de 2025

Alors que l'année 2024 touche à sa fin, le marché immobilier de luxe en France montre des signes prometteurs de reprise après deux années difficiles. Isabelle DAHAN, rédactrice en chef de Monimmeuble.com, souligne un regain d'optimisme : « La confiance revient, notamment dans le secteur du prestige, où les acheteurs sont attirés par des propriétés plus grandes et plus exclusives, tandis que la baisse des coûts d'emprunt soutient les ventes haut de gamme. »

Les acheteurs de luxe profitent de la baisse des taux d'intérêt

La baisse des taux d'intérêt a eu un impact positif sur l'ensemble du marché, mais particulièrement sur le segment haut de gamme, où les biens d'une valeur supérieure à 750 000 € suscitent un regain d'intérêt. Selon l'Observatoire du Crédit Logement, les taux d'intérêt sont passés de 4,20 % en décembre 2023 à 3,62 %, rendant les achats de biens de grande valeur plus accessibles aux acheteurs aisés. Cela a amélioré le pouvoir d'achat des investisseurs dans l'immobilier de luxe, dont beaucoup avaient retardé leurs acquisitions pendant le ralentissement du marché.

Changement des préférences des acheteurs haut de gamme

La pandémie a modifié durablement les aspirations des acheteurs de luxe. La demande pour des propriétés spacieuses offrant intimité, confort et flexibilité pour le télétravail est forte. Les maisons prestigieuses avec de grandes surfaces habitables, des espaces extérieurs et une proximité avec la nature sont désormais particulièrement recherchées. Cette tendance a contribué à la reprise du segment de luxe, alors que les acheteurs fortunés cherchent à améliorer leur cadre de vie pour s'adapter à leurs nouveaux besoins.

Variations régionales du marché de luxe

Bien que le marché dans son ensemble commence à se stabiliser, il existe des variations régionales marquées, surtout dans le secteur de l'immobilier haut de gamme. Les provinces, et en particulier les régions côtières, connaissent une forte demande pour les biens de prestige. Le site PaP (Particulier à Particulier) a constaté une augmentation des acheteurs de résidences secondaires dans ces zones, principalement des familles aisées et des cadres supérieurs. Entre avril et août 2024, le volume des acheteurs dans les régions côtières a considérablement augmenté, avec des hausses allant jusqu'à 13,1 % en août par rapport à l'année précédente.

En Île-de-France, en revanche, les prix du luxe ont subi une baisse plus marquée. À Paris, les propriétés prestigieuses ont vu leurs prix chuter de 7,9 % au premier trimestre 2024. Malgré cela, le marché montre des signes de stabilisation, avec des prix attendus autour de 9 450 € le mètre carré d'ici août 2024. Les investisseurs commencent à voir cela comme une opportunité d'acquérir des actifs de premier choix dans la capitale à des prix légèrement réduits.

Les opportunités de location haut de gamme stimulent l'intérêt des investisseurs

Le marché du prestige bénéficie également d'un essor du tourisme, notamment dans les régions côtières et de montagne. Les investisseurs tirent parti du marché lucratif de la location à court terme, qui offre des rendements attractifs. Les biens haut de gamme dans des destinations touristiques populaires génèrent une rentabilité significative, avec des régulations moins contraignantes que pour les locations à long terme. Cela rend les résidences de luxe destinées à la location de vacances particulièrement intéressantes pour ceux qui cherchent à maximiser leurs rendements.

Perspectives pour 2025

Bien que le pire de la récession immobilière semble être derrière nous, la FNAIM avertit qu'une reprise complète du secteur du luxe pourrait ne pas se concrétiser avant 2025. Si les ventes restent modérées, la stabilisation des prix et l'amélioration du sentiment des acheteurs suggèrent que le marché haut de gamme est sur la voie de la reprise. Les acheteurs fortunés, souvent moins affectés par la hausse des taux d'intérêt, devraient être les moteurs de cette relance, surtout à mesure qu'ils retrouvent confiance dans le contexte économique général.